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TERRES DE SAVEURS ET SAVOIRS
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26 octobre 2016

Salauds de pauvres ! ou La Traversée de Paris. L'économie du marché noir ou comment livrer un cochon.

1943. Marcel, un chauffeur de taxi au chômage du fait du rationnement d'essence, se reconvertit en passeur de denrées pour le marché noir, et doit transporter de la viande de cochon la nuit à travers Paris occupé. 

 

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Sauf que Grandgil, le comparse qu'il a choisit pour l'accompagner, est tout sauf du genre à la fermer, et prend un malin plaisir à se jouer des travers de ceux qui se taisent par lâcheté ou en profitent en ces temps sombres, et occasionnera au duo moults soucis tout au long de leur périple.

Un immense Jean Gabin, dans l'un des meilleurs rôles de sa seconde carrière, tout en verve gouailleuse, et une belle évocation désabusée du Paris de L'Occupation où règnent bassesse et opportunisme. Bourvil dans le rôle de ce brave homme qui ne cherche pas à faire de l'esclandre et se fait des illusions sur l'honnêteté. Sans oublier Louis De Funès dans le rôle mémorable de Jambier, le boucher-épicier clandestin cupide qui va avoir la trouille de sa vie.

Grandgil, est loin d’être docile. Il s’octroie tout d’abord une substantielle augmentation de salaire en terrorisant le malheureux Jambier. Puis, il détruit les bouteilles d’un bistro, où les deux complices se dissimulent de la police, et traite les clients de « salauds de pauvres ». Il assommera un policier dans le quartier où habite Martin. Et lorsque, fuyant une patrouille allemande, ils finissent par se réfugier dans l’appartement de Grandgil, c’est avec stupéfaction que Martin découvre qu’il s’agit d’un peintre d’une certaine renommée qui ne l’a suivi que pour se distraire.

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Poursuivant néanmoins leur chemin, ils arrivent enfin à l’adresse de la livraison mais trouvent la porte close. Ils font alors un tel tintamarre qu’une patrouille allemande intervient. Dans la Kommandantur où ils sont emmenés, un officier allemand reconnaît le peintre Grandgil. Il s’apprête à les faire relâcher lorsqu’on annonce l’assassinat d’un colonel. L’officier allemand ne parvient à sauver in extremis que Grandgil tandis que Martin, lui, est envoyé en Allemagne au STO.

Les années ont passé. Paris est libéré, et nous retrouvons Grandgil sur un quai de la gare de Lyon suivi par un porteur de valises. Du haut de la fenêtre du wagon, Grandgil reconnaît soudain Martin, portant comme toujours les valises des autres.

Adapté d’une nouvelle de Marcel Aymé, La traversée de Paris marque l’apogée du cinéma de « qualité française », à quelques mois de l’apparition de la Nouvelle Vague. Aidé de ses fidèles scénaristes Aurenche et Bost, Claude Autant-Lara, ici à son meilleur, propose un portrait, inédit à l’époque, de la vie quotidienne sous l’Occupation, avec sa débrouillardise, ses mesquineries et ses compromissions. 

Unknown

Le film a presque une approche documentaire dans sa description des rouages du marché noir, de l’abattage d’un cochon chez un commerçant sinistre à sa distribution dans de cossus quartiers de la capitale, en passant par le recrutement de livreurs prenant des risques tant avec la police française qu’avec la Gestapo.

C'est le cas de le dire c'est la reprise sur TESA. B&P retourne au cinéma d'avant. L'époque où manger à sa faim n'était évident pour personne et où le régime minceur s'imposait de lui-même.

Quand on aime la cuisine on va au cinéma c'est bien connu ! La suite c'est pour bientôt !

B&P le retour !

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